Voyage en taxi brousse : « entrez, entrez, serrez-vous ! »

22 septembre 2014

Voyage en taxi brousse : « entrez, entrez, serrez-vous ! »

L'essentiel pour certains c'est d'arriver à bon port. Crédit photo : indian-ocean-times.com
L’essentiel pour certains c’est d’arriver à bon port.

Le voyage en taxi-brousse relève d’un véritable marathon. Pour les non habitués, ils auront l’impression de vivre un calvaire.

 

« Vous allez où ? Venez, on va démarrer tout de suite. Donnez l’argent pour qu’on vous cherche le ticket ». Chaque voyageur est ainsi accueilli à la gare de l’Est, à Ouagadougou.
Aussitôt arrivé, des dizaines de convoyeurs vous assaillent pour choisir leur compagnie, avec en prime la classe affaires, c’est-à-dire à côté du chauffeur pour le prix de la classe économique.

A bon port, à coup sûr, vous y arriverez. Mais à quel prix ? L’attente, la patience, parfois la colère, vous passez par tous les sentiments. Et pour cause, vous voyagez en minibus. Pardon, en « taxi-brousse ». L’appel se fait à n’importe quel moment. Vous n’avez pas besoin d’être là deux heures avant le départ. Si vous êtes en retard, vous n’avez pas de soucis à vous faire. Car les minibus ne connaissent pas le retard. Un conseil : faites tout pour ne pas être à l’heure.


Voyager en minibus, c’est attendre les autres. Voyager en minibus, c’est s’asseoir dans telle position et reprendre telle autre. Voyager en minibus, c’est se plaindre, demander pourquoi on ne démarre pas. C’est aussi voir défiler plusieurs personnes faisant semblant d’être les chauffeurs. Ne soyez pas dupe ! C’est une stratégie pour réduire la tension en vous donnant l’espoir que le départ est imminent.

J’en ai fait les frais en me rendant à Zorgho, ville située à environ 110 km, à l’Est de Ouagadougou. Tiré à quatre épingles, j’ai été accueilli avec toute la considération due à mon rang. Pour une fois on m’offrait la classe affaires sans que j’en fasse la demande ou que j’y mette le prix. Ma valise a été prise et ma moto rangée dans la « soute ».

 

Pour se rendre à Zorgho, impossible d’éviter les minibus. Toujours présents sur votre chemin. Avec ces minibus, il y a de la place pour tout le monde. Et c’est ça le hic. Le chauffeur n’est jamais pressé. Et vous ne pouvez même pas lui faire la remarque parce que vous ne savez pas là où le trouver.

Ayant à peine quitté Ouagadougou, vous vous arrêtez. A peine au péage, vous vous arrêtez. Vous pouvez vous arrêtez une, deux, dix fois peut-être. Ni pour prendre du carburant à la station ni pour raison de panne mais pour prendre quelqu’un sur la route.
La voiture ne désemplit point. Il y a toujours de la place. Pour tout le monde, pour toutes les corpulences. Que l’on soit homme ou femme, vieux, jeune ou enfant. La place ne manque point. Il y a surcharge jusqu’à destination. On entre, on entre et on se serre. C’est la devise des « taxi-brousse ».

 

Seydou NACRO

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